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La réponse directe :
Oui, l’ostéopathie peut être un traitement légitime — avec le bon praticien.
Voici la nuance importante :
Selon l’INSERM, « dans tous les cas l’efficacité de l’ostéopathie apparaît au mieux modeste » et « sans supériorité prouvée par rapport aux alternatives plus classiques« . Mais cette évaluation englobe une profession très hétérogène — des praticiens excellents côtoient malheureusement des approches moins rigoureuses.
Donc, tout dépend de la formation, de l’approche et de l’intégrité de votre ostéopathe.
Explorons le sujet :
- La situation au Québec
- Qu’est-ce que l’ostéopathie
- Différences avec les autres professions
- Ce que dit la science
- Les risques à connaître
- À quoi s’attendre
- Pour qui c’est adapté
- Comment choisir un ostéopathe
- Le verdict
- Questions fréquentes
D’abord, une réalité importante au Québec
Gros point à retenir : Au Québec, la pratique de l’ostéopathie est actuellement tolérée, mais non réglementée (2025).
L’Office des professions du Québec a recommandé la création d’un ordre professionnel en juin 2022, mais on attend toujours. Le gouvernement dit attendre « la mise sur pied d’un programme complet de formation universitaire » avant d’approuver la création.
Sans ordre professionnel (2025), la qualité de formation varie énormément entre praticiens. Les ostéopathes sérieux doivent être membres d’une association professionnelle pour exercer et avoir une assurance, mais les standards ne sont pas uniformes.
Qu’est-ce que l’ostéopathie, vraiment?
En tant qu’ostéopathe diplômée du Collège d’études ostéopathiques* de Montréal (CEO Montréal) et thérapeute du sport agréée depuis 2004, moi, je pratique l’ostéopathie dans le sens où je me base sur une compréhension approfondie de l’anatomie et de la biomécanique.
Il s’agit d’une approche manuelle qui évalue comment les différentes structures du corps (os, muscles, fascias, organes) interagissent entre elles.
Bon à savoir: * Le CEO Montréal a fermé ses portes (2025) au profit d’une formation universitaire. C’est le signe que la pratique de l’ostéopathie est en train de se normaliser.
Exemple
Vous vous réveillez avec un torticolis. Votre épaule se crispe pour compenser, puis votre dos se raidit.
Un ostéopathe compétent va chercher d’où vient le problème initial, pas juste à traiter le symptôme du moment.
Le champ d’exercice recommandé par l’Office des professions est :
Évaluer les limitations de mouvement des structures du corps humain et de ces structures entre elles, déterminer un plan de traitement manuel et réaliser les interventions dans le but de réduire ces limitations et d’aider à la guérison et au soulagement de la douleur.
Ostéopathe au Québec ≠ docteur
Très important : Au Québec, un ostéopathe n’est PAS médecin.
Il ne peut pas :
- Diagnostiquer des maladies
- Prescrire des médicaments
- Faire de la chirurgie
Si vous êtes habitué à l’offre médicale américaine ou si vous lisez de la documentation en provenance de notre voisin, il faut savoir qu’aux États-Unis, c’est différent. Les « DO » (doctor of osteopathy) sont des médecins complets. Ici, au Québec, un ostéopathe est un thérapeute manuel.
Ce que dit vraiment la science (et pourquoi c’est nuancé)
Les études sur l’ostéopathie sont compliquées à interpréter, et voici pourquoi c’est important à comprendre.
Le défi de la recherche
Contrairement à un médicament qu’on peut tester en aveugle, impossible de faire semblant de manipuler quelqu’un. De plus, chaque ostéopathe a sa propre approche, ce qui rend difficile de standardiser les protocoles d’étude.
Pour les douleurs du dos et du cou
L’INSERM (institution française) note que « certaines études montrent un intérêt modeste de l’ostéopathie en addition d’une prise en charge habituelle » pour les douleurs vertébrales.
Une nuance importante : les résultats varient énormément selon la formation et l’approche du praticien.
Une étude québécoise récente
Une revue systématique de 2023 conclut que « dans les rachialgies, les études indiquaient un bénéfice supérieur de l’ostéopathie sur la douleur et la capacité fonctionnelle par rapport aux soins usuels« .
Cependant, elle note que « la qualité méthodologique était hétérogène selon les études et leur nombre restreint ».
Source : Osteopathic manipulative treatment for spinal pain: a systematic review and meta-analysis (2023)
Des conclusions similaires ont été observées par ScienceDirect : Effectiveness of osteopathy for low back pain: A 2023 systematic review.
Le potentiel sous-exploité
Plusieurs ostéopathes rigoureux soupçonnent que les études actuelles ne reflètent pas le vrai potentiel de l’ostéopathie pratiquée par des praticiens bien formés, avec une approche scientifiquement fondée.
Les risques (qu’on vous dit rarement)
L’INSERM souligne « la survenue rare mais très préoccupante d’accidents vertébro-basilaire graves lors de manipulations cervicales« . Traduction : les manipulations du cou peuvent, dans de très rares cas, causer des AVC.
C’est rare, mais ça existe.
À quoi s’attendre concrètement d’une ou de plusieurs séances en ostéopathie
Première visite
- Discussion sur votre historique et vos douleurs
- Examen physique : tests de mobilité, palpation
- Traitement manuel doux
- Conseils posturaux ou exercices
Bref, je vais vous poser des questions (ex. sport, emploi, état d’esprit, etc.), je vais vous toucher (et pas forcément où vous avez un inconfort), puis je vais vous faire faire de petits mouvements très doux, mais qui pourraient vous paraître étranges.
Coût approximatif
Une recherche assistée par l’intelligence artificielle (Anthropic) a révélé que vous pouvez vous attendre à payer entre 80$ et 120$ par séance réguli`ère. Ce service n’est pas couvert par la RAMQ, mais il peut l’être par les assurances privées.
Mes services, à moi, sont habituellement couverts par la plupart des assureurs.
Voici mes tarifs :
Durée
Comptez 3-5 séances pour évaluer si ça vous aide.
Vous êtes tenté par l’ostéo?
Il faut d’abord déterminer si ça vous convient, à vous.
Voici des grandes à utiliser comme repères. Cependant, cette liste n’est pas exhaustive et ce n’est pas parce que j’essaie de vous cacher quelque chose. 😉
| ✅ Essayez si… | ❌ Évitez si… |
| Vous avez des douleurs musculo-squelettiques persistantes | Vous cherchez un diagnostic médical |
| Votre médecin a exclu les causes graves | Vous avez une douleur très récente (moins de 48h) |
| Vous préférez éviter les médicaments | Vous souffrez d’ostéoporose sévère |
| Vous êtes prêt à participer activement (exercices, conseils) | Vous prenez des anticoagulants |
| Vous comprenez que ce n’est pas magique | On vous promet de « guérir » des maladies graves |
Comment choisir un ostéopathe compétent
Dans un marché non réglementé, voici comment identifier les praticiens sérieux.
Formation solide à rechercher :
- Minimum 3100 heures de formation (recommandation de l’Office des professions)
- Formation dans une école reconnue suivant les standards OMS
- Formation continue régulière
- Membre d’une association professionnelle établie
Questions essentielles à poser
Quelle est votre formation exacte, et où l’avez-vous suivie?
Après 13 ans en thérapie du sport, j’ai décidé de suivre le programme d’études en ostéopathie à temps partiel, qui s’adresse aux professionnels de la santé du Collège d’études ostéopathiques (CEO) de Montréal. Cette formule m’a permis de continuer à travailler à la clinique de sport de l’université McGill durant mes études en ostéopathie.
À l’époque, l’ostéopathie n’était pas encore enseigné à l’université.
J’ai choisi le CEO Montréal parce que c’était l’une des deux meilleures écoles de formation en ostéopathie au Québec. L’autre était le Centre ostéopathique du Québec (COQ).
Après la fermeture des CEO (écoles de Montréal et de Québec) et du COQ, les enseignants ont migré vers les universités. En tant que nouvelle disciplinaire universitaire, l’ostéopathie est sur la bonne voie pour se faire reconnaître formellement et avoir enfin un ordre professionnel.
Pour revenir à ma formation, j’ai obtenu mon diplôme en 2017. Puis, j’ai travaillé à la clinique d’Ostéopathie Chambly afin de prendre de l’expérience spécifiquement en ostéopathie avant d’ouvrir ma propre clinique.
Pour savoir pourquoi j’ai choisi l’ostéopathie, lisez ma page À propos.
De quelle association êtes-vous membre?
Je suis membre de l’association d’Ostéopathie Québec (OQ). Vous me retrouverez listée dans leur botin de membres actifs en effectuant une recherche : Marie-Claude Dion.
Quand dois-je consulter un médecin ou un autre professionnel de la santé?
Même si vous me faites confiance, sachez que je n’ai pas le droit de poser un diagnostic. Je ne suis pas la bonne personne non plus si vous avez besoin de soins immédiats. Lorsque vous prenez rendez-vous avec moi, vous êtes incité à remplir un questionnaire de santé : faites-le. Cela me permet, en plus d’être mieux préparée à vous recevoir, de vous référer si je ne devrais pas être la première intervenante.
Si vous voulez mieux comprendre qui fait quoi, j’ai écrit des articles sur les différences entre les ostéopathes et d’autres professionnels de la santé :
- Quelle est la différence entre un ostéopathe et un chiropraticien?
- Quelle est la différence entre un ostéopathe et un thérapeute du sport?
- Quelle est la différence entre un ostéopathe et un physiothérapeute?
Combien de séances estimez-vous pour mon type de problème?
Je suis normalement capable de donner l’heure juste à mes clients en ce qui concerne leur problématique, et ce, dès la premi`ère rencontre. Par contre, je ne peux pas estimer, à moins de bien vous connaître, le temps dont votre corps aura besoin pour se rétablir à l’aide de mon soutien thérapeutique.
Récapitulatif
| ✅ Signes que vous pouvez probablement faire confiance à ce praticien… | ❌ Red flags, attention. |
| Fait un interrogatoire détaillé avant tout traitement | Promet de guérir des maladies graves (cancer, diabète, etc.) |
| Collabore avec d’autres professionnels de la santé | Critique systématiquement la médecine conventionnelle |
| Vous réfère ailleurs si nécessaire | Refuse de travailler avec d’autres professionnels |
| Explique clairement ce qu’il fait et pourquoi | Parle d' »énergies » sans base anatomique |
| Ne promet pas l’impossible | Ne peut pas justifier sa formation |
Après avoir évité les praticiens douteux, il y a bien sûr une question de fit. Déterminez si l’approche de l’ostéopathe vous convient (bref, l’aimez-vous?), si ses disponibilités vous conviennent, s’il peut vous référez au besoin et si vous pouvez vous permettre financièrement de recourir à son aide.
Le verdict nuancé
L’ostéopathie au Québec vit une période charnière : une profession en attente de reconnaissance officielle, avec un potentiel thérapeutique réel mais une qualité de pratique très variable.
La réalité :
- Les preuves scientifiques actuelles sont encourageantes mais insuffisantes
- La formation et l’approche du praticien font toute la différence
- Les ostéopathes rigoureux obtiennent souvent de meilleurs résultats que ce que suggèrent les études générales
- Sans réglementation, il faut être particulièrement vigilant dans le choix
Si vous avez des douleurs musculo-squelettiques persistantes et qu’un médecin a exclu les causes graves, l’ostéopathie avec un praticien bien formé peut être une option thérapeutique pertinente. Choisissez quelqu’un qui pratique une ostéopathie scientifiquement fondée, en collaboration avec le système de santé.
Conservez ce résumé aide-mémoire et partagez-le à vos proches.
Réponses à vos questions et commentaires
Vérifiez qu’il est membre d’une association professionnelle reconnue. N’hésitez pas non plus à lui poser des questions et à lui demander de prouver ses qualifications.
Marie-Claude Dion B. Sc., CAT (C), D.O.
Marie-Claude est une thérapeute du sport agréée, un premier répondant du sport certifié et une ostéopathe membre d’Ostéopathie Québec.
En la lisant, vous découvrez un peu pourquoi les gens l’adore : c’est une véritable experte, généreuse et attentionnée.